" Une famille, for me, for me, for me formidable"
Je suis de ceux qui sont nés avec une cuillère d’argent dans la bouche. Mon père était un entrepreneur puissant et milliardaire, donc autant dire riche. Je ne manquais de rien et nous possédions au-delà de tout ce que nécessitait nos besoins. En bref, nous n’avions besoin de rien. Son entreprise, il la tenait de son père qui en était également le co-fondateur. L’autre personne n’était autre que mon arrière grand-père. Une entreprise familiale en clair. Des deux enfants, étant l’aîné et le seul garçon, ils se sont toujours attendus à ce que je prenne la relève. En ce point, mes sentiments ont divergé tout au long de ma vie. Petit, j’étais heureux de devenir comme mon père, de faire sa fierté dans le présent et le futur. Puis en grandissant, cette envie est partie. J’ai compris que ce n’était pas ce que je voulais. Plus encore ce vraiment pas ce que je désirais. Diriger un bar ou une librairie est une chose, mais diriger une entreprise à rayonnement international et rapportant assez pour faire d’un P-DG un milliardaire… Il existait un gouffre entre les deux et je ne voulais pas des responsabilités du deuxième. Mon héritage me suffira, je ne tenais pas à avoir tout ce poids sur les épaules. Pour ne rien vous cacher, j’ai cessé de faire la fierté de mon père quand j’ai commencé à rentrer en plein cœur de l’adolescence. Il faut dire que ma situation familiale n’était pas pour me donner le meilleur équilibre qui soit.
Je vous ai brièvement parlé de mon père, mais laissez-moi vous présenter ma mère : Aliénor Meadows. En effet, j’ai son nom de famille et non, pas depuis la naissance. Ma mère est ce que l’on pourrait appeler – et avec tout le respect que je lui dois en tant que fils délaissé et abandonné à un père trop ambitieux pour se préoccuper de son bien-être – de croqueuse de diamants. Elle était partie deux fois. Une fois de mes deux ans à mes cinq ans et la seconde fois avant même de se savoir enceinte d’Evangeline, ma chère petite sœur. Je n’avais que six ans, alors et cette fois, elle ne revint pas. Pourquoi était-elle partie ? Elle se lassait vite de ses époux et essayait toujours de séduire plus riche, voir plus célèbre. La dernière fois, c’était même des plus jeunes. Elle allait et venait selon ses envies. Ma sœur et moi avons d’autres frères et sœurs. Des demi-frères et sœurs je veux dire. Vous l’aurez compris, des gens avec qui nous ne partageons pas le même père, ni aucun vrai lien que ce soit à part celui du sang. Quand ma mère changeait de mari, elle changeait de vie et tout ce qui s’était passé avant disparaissait et n’avait plus d’importance. D’ailleurs, elle avait déjà mis le grappin sur un nouveau pigeon quand ma sœur vint au monde. Elle s’en débarrassa aussi vite que possible et retourna auprès de son multimillionnaire.
Néanmoins, mes parents avaient oublié que pour certains de ceux qui sont trop égoïstes et égocentriques, parfois la vie – le destin, le karma, Dieu...appelez ça comme vous voulez – vous rend la monnaie de votre pièce. C’est ce qui est arrivée à mes parents. Mon père a fait certaines fraudes avec l’argent de l’entreprise et un associé a fini par le dénoncer, n’oubliant pas avant cela de mettre sa part sur un compte offshore et de s’enfuir peu de temps après dans un paradis fiscal. Ce fut la fin de mon père. Il ne supporta pas l’humiliation, ni l’idée de finir en prison ou au bas de l’échelle : pauvre. Il mit tout simplement fin à ses jours, nous laissant ma sœur et moi, seuls. Heureusement pour nous, j’avais déjà 18 ans et était considéré comme majeur. De plus j’avais et j’ai toujours une situation financière très confortable. En effet, sous prétexte que c’était la somme de mon héritage, mon père avait fait transférer un montant assez conséquent sur un compte à mon nom. Il faut croire que c’était vraiment l’argent issu de son salaire à lui, car la police et les enquêtes n’ont rien trouvé d’illégal à cet argent-là. Cependant, je ne voulais pas rester à me reposer sur mes oreilles et dépenser à gauche et à droite. Il me fallait un travail. Ce que j’ai fini par trouver. Jusqu’à mes 21 ans, j’ai travaillé dans un restaurant, un café, une librairie, une bibliothèque et voiturier dans un des plus grands hôtels de Seattle. Evangeline et moi vivions dans un appartement avec tout juste une chambre pour chacun. Elle continuait ses études, et j’espérais qu’elle irait à l’université. Je voulais qu’elle aille loin et qu’elle puisse faire tout ce qui l’intéressait le plus dans la vie. Mais, en ce qui me concerne, nous y reviendront après. Ma mère, elle, est toujours en vie. Elle n’est plus juste aussi heureuse qu’auparavant. En effet, en voulant évincer la précédente fiancée de son mari actuel, elle l’a fait rentrée dans une rage noire. Je parle bien entendu de la fille. Elle était plus jeune qu’elle, mais ça n’a pas empêché à « cette folle » de jeter quelque chose au visage de ma mère. De la cire chaude, de l’huile bouillante ou un acide. Je ne sais pas, je ne m’y suis jamais vraiment intéressé. Les choses étant, que ma mère est défigurée sur le tiers de son visage et une partie du haut de son corps. Même la chirurgie plastique ne peut plus rien pour elle. Ayant déjà fait le maximum…. Seulement voilà, son mari aime les jolis minois. Désormais, à la place de faire cocue, elle l’est devenue. Elle reste avec ce millionnaire, parce qu’elle sait qu’elle n’en trouvera pas d’autre qui voudra d’elle dans cet état et subit en silence ce qu’elle a déjà fait tant de fois. De plus, tous les enfants qu’elle a eut, y compris moi, avons refusé de la prendre en charge et de s’occuper d’elle.
"Robin est mieux que la fille de mes rêves. Elle existe."
Vous l’aurez compris, ce sont les boulots que l’on voulait bien me confier qui finançaient principalement ma vie et celle de ma sœur. Vous dire que c’était là mes seuls revenus serait vous mentir. J’avais également hérité de certaines parts de la société de mon père, de telle sorte que j’en étais l’actionnaire majoritaire. Mais voilà, comme dit plus haut, je ne voulais pas des responsabilités qui allaient avec. J’ai vendues quelques parts, en faisant attention à rester l’actionnaire majoritaire, et j’ai délégué les responsabilités à un conseil. Je devais bien évidemment me tenir au courant du fonctionnement de l’entreprise, des ventes, fusions et acquisitions qu’elle faisait et de son évolution. Je devais également assister à quelques réunions, mais elles étaient en général regroupées et se concentraient sur deux mois de l’année, séparés. Par exemple : un mois en hiver ou j’aurai trois réunions et un mois en été ou j’aurai également trois réunions. Cela me permet de vivre ma vie sans devoir consacrer ma vie à tout cela, de plus c’est aussi un moyen de préserver l’héritage familial, qui appartient également à ma sœur.
Pendant que je gérais tout cela je continuais de vivre ma vie, de voir mes amis et même de sortir. Ma sœur avait été confiée à la surveillance de ma meilleure amie, je savais qu’elle ne risquait rien. Je décidai de me lâcher. C’est lors d’une de ces soirées d’ailleurs, alors que je cherchais à me changer les idées, que je l’ai rencontrée. Je l’avais vu sur scène, j’étais caché dans le noir et je l’avais trouvé très belle dès le départ. Elle m’avait tapé dans l’œil, c’était le cas de le dire. Son groupe finit son interprétation, il passa son tour et je la revis quelques instants plus tard, au bar, avec ses amis. Puis, elle me regarda, nos regards ne se sont plus quittés de la soirée. Elle s’est dirigée vers mois et nous avons dansé, flirté sans vraiment le faire, un baiser s’est échangé et le processus s’est enclenché. J’étais pris dans les mails du filet de l’amour. Faible esclave d’Aphrodite et Eros. Arwen Robin Hawkins était entrée dans ma vie.
A partir de ce moment-là, je vécu comme sur un petit nuage. Je lui présentai ma seule famille : Evangeline et Isobel. Ma petite soeur qui était un peu possessive, a montré les crocs au début, mais a fini par accepter Arwen. Nous avons vécu tous les trois ensembles. Puis, je ne pouvais plus me résoudre à l’idée qu’un jour on puisse se séparer et il ne restait alors qu’une solution d’avenir à mes yeux. Je lui fis ma demande en mariage. Je ne peux même pas vous décrire la joie qui m’a envahie quand elle a dit oui. La suite est tout ce qu’il y a de plus logique. Nous nous sommes mariés à la mairie, puis nous avons organisé une cérémonie et consommé notre nuit de noce. Nous vécûmes des jours heureux ensemble. Vivant des deux salaires, et à trois, avec Evangeline. Rêvant déjà d’avoir dans un futur pas très lointain, de quelques années, un enfant.
Si l’histoire s’était arrêtée là, on aurait pu qualifier mon histoire de conte de fée. Mais rien n’est jamais ce qu’il parait et je suis le premier à n’avoir rien compris à ce qui se passait. Tout d’un coup j’ai eu l’impression d’être devenu le dindon de la farce. Elle a demandé à ce que je signe les papiers du divorce et ne voulait pas donne d’explication. Alors, j’ai signé et je l’ai laissé partir. J’ai fait ce que l’on pourrait appeler une grosse déprime, mais de courte durée. J’ai démissionné de tous mes jobs de l’époque et je me suis terré chez moi, ne comprenant pas pourquoi elle était partie, où avait été la fausse note. Un an et demi terré chez soi c’est long. L’amour était devenu de la peine et la peine de la colère. Au final, j’étais heureux de ne lui avoir jamais révélé que j’étais riche. Cela avait été dans mes intentions, mais….elle était partie…
Je ne savais pas ce qu’elle était devenue, mais si j’ai repris du poil de la bête aussi vite c’est grâce à Isobel Grey. Elle était mon amie d’enfance et la meilleure que j’ai jamais eu. Elle s’est occupée de toutes mes affaires, de ma petite sœur et de moi. Je repris le travail peu avant la fin de la deuxième année et Isobel et moi étions plus proches que jamais. Il se passa ce qu’il devait se passer…
"The Show Must Go On"
Pour la fin de mon histoire, je vais vous prendre en pitié, vous et vos petits yeux fatigués et essayer de faire court. Vint le moment où Isobel et moi, cédâmes à la tentation. Chacun se retrouva dans les bras de l’autre au petit matin. Les souvenirs étaient là, mais le comment du pourquoi qui nous y avait poussé était l’inconnu de l’équation. Cependant, à ce moment-là peu importait le pourquoi. Au début, on a crut que c’était de l’amour et finalement on s’est aperçu que c’était de l’amitié avec un plus. C’était une relation loin d’être dans la norme et elle étaitouverte. Disons que dans nos moments intimes nous aimions expérimenter pleins de choses. Est-il utile de préciser que c’est Isobel qui m’a fait découvrir le monde des Dominants/Soumis ? Chacun pouvait avoir une autre relation, mais une seule à la fois. Pas question de se retrouver avec plusieurs amants et maîtresses. Il fallait aussi que cela reste discret. Rajoutons que tout cela ne nous a pas empêché de nous marier. Nous étions un peu éméchés et nous avons filés à Las Vegas. C’était marrant dans l’ensemble. Chacun avait son métier et ses occupations. Elle menait sa carrière et moi-même je pris la décision de garder un emploi simple, je fis également en sorte de racheter certaines parts de la société de mon père. J’avais changé du tout au tout. J’étais devenu un peu plus ambitieux, sûr de moi et renfermé. Isobel m’avait sans conteste, apporté beaucoup. Du simple trois pièces nous sommes passés au penthouse au cœur de Seattle et villa à Bellevue. Et c’est ainsi que pendant près de 3 ans et demi nous avons mené notre vie.
Ma petite sœur a continué de vivre avec nous et nous étions heureux. Mais ma vie simple se faisait de plus en plus rare et mois je désirais la retrouver un peu. Nous avons alors fait le choix de déménager. Enfin moi surtout! Nous nous sommes fixés à ReedWoods. Ce fut un choix fait au hasard. Evangeline n’était pas très heureuse de cela, elle voulait rester avec ses amies et Isobel, elle encore moins. Notre mariage avait commencé à ne plus tourner rond et c'est ce qui nous a poussé à demander le divorce. Cela fera bientôt 6 mois. J’ai ouvert une librairie avec un coin café. Je voulais quelque chose de calme pour changer de l’ambiance de l’entreprise. Je vis avec Evangeline, dans notre magnifique chez nous depuis près de cinq mois maintenant, même si la librairie est ouverte depuis un peu plus d'un an sous le nom de "Meadows' Bookstore & Coffee"
"THE END"